Un pays blessé peut être intelligent, un texte de "Grand Corps Malade"
Après 3 jours d’une tristesse infinie et d’une gueule de bois sans précédent, ce matin je suis optimiste.
Comme beaucoup, j’ai lu la presse, regardé la télé, parcouru les réseaux sociaux pour comprendre ce qu’on était en train de vivre, pour mettre des mots sur l’indicible, pour regarder mon pays.
Alors bien sûr, j’ai vu de la peur, un peu de haine, du désir de vengeance, j’ai même vu quelques gros cons aussi vulgaires qu’indécents.
Mais j’ai surtout vu de l’espoir. J’ai surtout vu du courage et de la dignité.
Comme ce veuf qui déclare aux terroristes dans un texte incroyable qu’ils n’auront pas sa haine ni celle de son fils de 17 mois.
Comme cette vieille dame qui affirme que nous fraterniserons avec 5 millions de musulmans et que nous nous battrons contre les 10 mille barbares.
Comme ce journaliste qui déclare que personne ne pourra nous prendre ce qui nous constitue.
Comme cet enfant qui répète que les fleurs et les bougies, c’est pour nous protéger.
J’en ai vus et lus des dizaines comme ça, merci.
On dit d’un animal blessé qu’il peut être dangereux. Je découvre aujourd’hui qu’un pays blessé peut être intelligent.
Ce matin je suis optimiste et j’aime mon pays comme rarement.
Oui, la France est belle car elle ne cédera pas à la panique. Elle est belle car elle continuera de faire briller toutes ses couleurs, ses différences et ses incohérences. Elle est belle car elle aime danser et faire du bruit, chanter et vivre la nuit. Elle est belle parce qu’elle aime lever son verre en se regardant dans les yeux. Elle est belle parce qu’elle a une grande gueule. Elle est belle parce qu’elle est rebelle et insolente. La France est belle parce qu’elle est libre et ça, personne ne pourra lui enlever.
"Des vies fauchées par la barbarie, des jeunesses détruites par le fanatisme, des familles anéanties par le chagrin et l’inhumanité, un pays attristé et révolté par tant de cruauté… Depuis deux semaines, depuis ce soir maudit du 13 novembre, 130 âmes manquent à notre communauté républicaine de peuple libre. Pour la plupart, ils commençaient leur vie d’adulte, bâtissaient sans doute des projets pour l’avenir et vivaient le présent avec l’envie que l’on peut nourrir à 25 ans de ne pas passer à côté d’un bon moment..." (DNA)
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