26/06/2009

Jiang Rong, Le Totem du Loup


Résumé FNAC : Le totem du loup
Vendu en Chine, à plus de trois millions d'exemplaires, Le Totem du loup est un fascinant roman d'aventures. Mais c'est aussi le récit d'une initiation, celle de Chen Zhen, jeune étudiant chinois qui doit apprendre, au contact des tribus mongoles, comment survivre...Les hordes de loup règnent encore sur la steppe et les cavaliers nomades, héritiers de Gengis Khan, craignent et vénèrent cet animal. Ils l'ont choisi pour emblème et la rencontre avec cette culture, qui n'a pas évolué avec le Moyen Age, va bouleverser le jeune chinois. Il sera d'autant plus ébranlé que cet univers qui le séduit tant est sur le point de disparaitre...


Jiang Rong (pseudonyme) est né en 1946 dans une famille de militaires. En 1967, il est volontaire pour aller vivre en Mongolie intérieure. En 1978, il retourne à Pékin pour achever ses études et enseigne aujourd'hui les sciences politiques et sociales. Comme son héros Chen Zhen, Jiang Rong a passé onze ans sur la steppe pendant la Révolution culturelle en compagnie des Mongols et des loups. La découverte de cette nature sauvage, du mode de vie des Mongols et de leur histoire n'a cessé de le hanter.Roman traduit du chinois par Yan Hansheng et Lisa Carducci Édition française établie par Boris Martin

Extrait
«Chen Zhen découvrit soudain à l'extrémité de sa longue-vue un énorme loup dont les yeux semblaient le transpercer. Immédiatement, il eut la sensation qu'on lui lacérait sa chemise, et un long frisson secoua tout son corps. Il perçut la sueur exsudée par chacun de ses pores et sentit ses poils se dresser, raides, comme les piquants d'un porc-épic.Malgré les deux années passées dans la steppe mongole et la présence du vieux Bilig à ses côtés, sa peur des loups ne l'avait pas quitté. Loin de leur camp, isolés en pleine montagne dans cette cachette enfouie sous la neige, les deux hommes se trouvaient face à une meute. Bilig et lui n'avaient pour se défendre que deux bâtons : pas un fusil, ni un sabre, ni une perche à lasso, pas même une paire d'étriers, pas le moindre objet en fer pour répondre à un éventuel assaut. Si par malheur la meute flairait l'odeur de l'homme, ils deviendraient la proie de l'«inhumation céleste». Irrévocablement, et avant terme. Chen respirait à peine, tant il tremblait. Il voyait presque frissonner son haleine avant qu'elle ne se transforme en givre. Il se tourna vers Bilig qui, de sa longue-vue, scrutait les loups tapis en cercle.- Non, ne tremble pas ! Es-tu aussi faible qu'un mouton ? Vous, les Han, vous avez la peur du loup dans la moelle. C'est pourquoi dans la steppe vous êtes toujours battus, murmura le vieux chasseur.Comme Chen Zhen ne disait rien, il ajouta rudement :- Ne t'affole pas ! Au moindre bruit, ce serait la catastrophe.Chen Zhen acquiesça d'un hochement de tête. Il prit une poignée de neige, la serra si fort entre ses doigts qu'elle devint une boule de glace.Devant eux, sur la pente, un attroupement de près d'un millier de gazelles broutait. Elles fouillaient de leurs pattes antérieures la couche de neige afin d'exhumer les herbes ensevelies. Quelques mâles, tout en mâchant, observaient les alentours, tête relevée, humant longuement l'air, le flair aiguisé. Mais ils n'avaient toujours pas vu les loups qui s'apprêtaient à les prendre en tenailles. Chen Zhen se figea, comme si la boule compacte qu'il serrait avait transmis à son corps tout entier sa froideur, le transformant en statue de glace. C'était la deuxième fois qu'il rencontrait une meute de loups aussi importante dans la steppe.»

2 commentaires:

Anonyme a dit…

un peu long pour moi l'extrait...

Billy a dit…

En effet, et j'ai retravaillé la présentation :-)