15/11/2009

Jean Ziegler, La haine de l'Occident


La haine de l'Occident Jean Ziegler

Albin Michel, octobre 2008

Où qu’il aille, dans l’exercice de ses fonctions internationales, Jean Ziegler est frappé depuis quelque temps par l’hostilité de « principe » que les représentants des pays du Sud manifestent à l’endroit ceux du Nord. Au point de rendre impossible l’adoption de mesures d’urgence sur certains dossiers pourtant cruciaux du point de vue des plus démunis, comme celui du Darfour par exemple. Le droit lui-même, parce que ses fondements sont d’origine occidentale, est le plus souvent récusé « a priori » par ses interlocuteurs.


Le représentant spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation, parce qu’il lui faut bien comprendre pour agir efficacement, a entrepris d’écrire ce livre pour localiser les racines de la haine que le Sud voue désormais à l’Occident et réfléchir aux moyens propres à l’extirper. Cette haine s’alimente à trois sources. D’abord à la brusque résurgence, à laquelle le Nord reste sourd, de la mémoire blessée du Sud. Les humiliations endurées durant les trois siècles de la traite et de l’occupation coloniale remontent aujourd’hui à la conscience des peuples (chapitre 1).


Cette haine est évidemment entretenue et actualisée par les souffrances que le nouvel ordre du capitalisme mondialisé inflige à un nombre incalculable d’hommes, de femmes et d’enfants du Sud (chapitre 2).


La pratique du double langage et l’arrogance dont le Nord fait preuve dans les enceintes internationales achèvent d’alimenter la détestation de ce que nous incarnons (chapitre 3).


Dans ce contexte dégradé, certains pays dérivent de fait vers la misère la plus noire dans une relative indifférence, tel le Nigéria, qui fait ici l’objet d’une étude spécifique tant son cas est symptomatique (chapitre 4), quand d’autres, telle la Bolivie depuis l’accession d’Eva Morales au pouvoir, prennent appui sur la haine de l’ordre occidental pour rompre avec lui. Au prix, en l’occurrence, d’une valorisation de l’indigénisme, au risque, donc, de favoriser les fondamentalistes du combat identitaire en lutte contre contre les tenants des principes universalistes du droit (chapitre 5).


Comment responsabiliser l’Occident ? Comment désarmer la haine du Sud ? Dans quelles conditions concrètes le dialogue peut-il être renoué ? Telles sont quelques-unes des questions traitées en épilogue, au terme d’un parcours documenté, riche en exemples concrets et rapportés du terrain, sur un mode toujours vibrant et engagé.


FNAC, commentaire de l'éditeur

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