25/02/2019

Café-philo "C’est quoi, être alsacien ?"

Rendez-vous philo au Café "Au Bon Accueil" à Spechbach
Lundi 18 mars 2019 20h
C’est quoi, être alsacien ?

Un peu d'histoire ...  grâce au site de la BNPA

Depuis les traités de Westphalie (1648) et la reddition de Strasbourg (1681), l’Alsace est devenue terre française. Mais, la province réputée étrangère de Louis XIV ne s’intègre que peu à peu à l’ensemble français. Il faut attendre la Révolution puis l’Empire pour que l’unification morale puis sociale scelle l’Alsace à la France et le second Empire pour voir l’école primaire répandre avec un certain succès la langue nationale dans les campagnes. Après la victoire sur l’Autriche à Sadowa en 1866, l’objectif du chancelier Otto Von Bismarck est de pousser la France à déclarer la guerre à la Prusse afin d’obtenir le soutien des États du Sud de l’Allemagne dans son projet d’unification allemande autour de la Prusse et intégrer à ce futur État l’Alsace-Lorraine au nom du nationalisme allemand.
La France isolée politiquement tombe dans le piège de la dépêche d’Ems tendu par Bismarck et déclare la guerre. Les hostilités qui débutent le 2 août 1870 sont marquées par une succession de défaites, notamment en Alsace à Wissembourg et Froeschwiller.

Malgré les protestations des députés alsaciens et lorrains à l’Assemblée nationale de Bordeaux, la paix de Francfort (26 février-10 mai 1871) est signée. L’Alsace et une partie de la Lorraine sont cédées au Reich allemand et deviennent une terre d’Empire (Reichsland). L’Alsace est prise entre le marteau et l’enclume. Environ 130000 optants pour la France quittent l'Alsace.
 En France se développe un courant réclamant avec passion le retour de l’Alsace dans le giron de la mère patrie tandis que Berlin campe sur une position de méfiance à l’égard des Alsaciens.

1870 - 1918 L'Alsace-Lorraine était le pays qu'on exploitait par droit de conquête.
La croissance de la population est lente, 11,7% entre 1871 et 1910. Cette faible augmentation s’explique par le ralentissement de la natalité et les mouvements migratoires, parmi lesquels celui des optants, qui ne sont pas de simples émigrés mais des personnes ayant fait un choix en conformité avec le traité de Francfort.
En 1871, le taux d’urbanisation est de 35%. En 1910, il est de 51% (44% en France et 61% en Allemagne). Cette croissance urbaine est liée à une politique de construction active dans de nombreuses villes, notamment à Strasbourg, la vitrine du Reichsland. Du point de vue confessionnel, la population alsacienne est composée de 70% de catholiques, 27% de protestants et 2,3% d’israélites.

La liesse qui accompagne la libération de l’Alsace en 1918 se transforme rapidement en un désenchantement face aux maladresses de l’administration française, preuve s’il en faut que cette région n’a pas été comprise par les deux camps.
Textes de Mireille BIRET et Monique KLIPFEL site de la BNPA

Pour moi, être alsacien c'est pratiquer la SATIRE et l'HUMOUR
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AUJOURD'HUI ...


DÉFINITION DE LA LANGUE RÉGIONALE par l'OLCA
L' Alsace et la Moselle germanophone sont situées le long de la frontière des langues germano-romane qui a très peu varié depuis un millénaire. Ce qui est aujourd'hui appelé l'"alsacien" et auparavant allemand, puis allemand alsacien, relève des parlers "alémaniques" et "franciques" qui se sont imposés dans notre région depuis les "grandes migrations" (du IVe au Ve siècle). Cet espace linguistique dépasse les frontières nationales actuelles, et c'est ainsi que l'"alémanique" se retrouve autant en Alsace qu'en Pays de Bade, en Suisse alémanique, au Liechtenstein et en Autriche (Vorarlberg), selon de nombreuses variétés locales propres aux "dialectes". 
Les "dialectes" sont des langues parlées non codifiées. La langue normalisée, écrite et codifiée correspondante à nos dialectes est l'allemand standard. Précisons que les "dialectes", tout en évoluant, sont antérieurs à l'allemand standard qui est une langue de grande communication ("koinè") développée à partir du XVe siècle. L'Alsacien dialectophone apprendra facilement l'allemand standard (issu de l'espace dialectal "mitteldeutsch" et "oberdeutsch" auquel appartiennent ces parlers) selon une méthode pédagogique effectivement adaptée à la région.
Une langue n'est pas uniquement un moyen de communication, elle a également une fonction expressive, identitaire, et c'est bien une fonction qui revient surtout au parler natal, autochtone.
Si la parenté de l'alsacien et de l'allemand n'est plus clairement perçue dans la conscience populaire, ce problème s'explique surtout par le "rejet" de l'allemand après 1945, à la suite du traumatisme de l'annexion et de la terreur national-socialiste. Tout en respectant la mémoire vigilante de ce passé, il faut retrouver aujourd'hui une vue plus objective et sereine.

Il résulte de ces remarques la définition de la "langue régionale" dans sa double dimension : allemand dialectal et allemand standard. Cette définition a été formulée officiellement par le Recteur Pierre Deyon en 1985 :
"Il n'existe en effet qu'une seule définition scientifiquement correcte de la langue régionale en Alsace, ce sont les dialectes alsaciens dont l'expression écrite est l'allemand". 
Université Marc Bloch - Université Robert Schuman (Adrien Finck, Frédéric Hartweg, Raymond Matzen, Marthe Philipp)


LE PLAISIR D'APPRENDRE
Le portail Lehre  - apprendre en alsacien - a été réalisé par l'OLCA afin de répondre à une demande croissante en matière d’apprentissage et de transmission de l’alsacien. Il ne propose pas (encore) de cours d'alsacien en ligne mais s’inscrit dans une volonté de faciliter l’accès aux supports et outils dédiés à la transmission et à l’apprentissage de la langue.
Il est destiné aux adultes qui souhaitent transmettre l’alsacien à leurs enfants et petits-enfants, à ceux qui veulent l’apprendre ou l’enseigner, et à tous les amoureux de la langue qui désirent se divertir en découvrant notamment des vidéos, des applis…

Prochains rendez-vous au restaurant "Au bon Accueil" de Spechbach
-lundi 15 avril : l’homme augmenté, transhumanisme, mythe de l’immortalité
-lundi 20 mai  : la vie à la campagne

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