03/07/2009

Fred Vargas, un lieu incertain

Adamsberg part pour trois jours de colloque à Londres. Estalère, le jeune brigadier, et Danglard - terrorisé à l’idée de passer sous la Manche - sont du voyage. Tout devait se passer de manière aérienne et décontractée, mais un événement macabre alerte leur collègue de New Scotland Yard, Radstock.
Clyde-Fox, un original local, lui parle du vieux cimetière de Highgate. Des chaussures - avec des pieds dedans - font face au cimetière, « un des cimetières romantiques les plus baroques de l’Occident », un lieu macabre, gothique, unique.
Tandis que l’enquête anglaise commence, les français rentrent au pays, et se retrouvent confronté à un horrible massacre dans un pavillon de banlieue.De fil en aiguille, Adamsberg, avec l’aide de Danglard, remonte une piste de vampires, et de tueurs de vampires, jusqu’en Serbie.
Le commissaire est au centre du roman, dans tous les sens du terme. La Boule se trouve presque un rival, Danglard est à deux doigts de tomber amoureux, Retancourt est toujours aussi efficace, mais la brigade n’est plus aussi sure qu’avant.
... FNAC, juin 2008
Fred Vargas Voir tout son univers

Autres titres disponibles :
- Pars vite et reviens tard
- Ceux qui vont mourir te saluent
et la sortie 2011 : L'armée furieuse

On a retrouvé le commissaire Adamsberg
par Jérôme Dupuis
Lire, avril 2007

«Vous savez, moi, je connais le vrai Adamsberg. Mais je ne vous dirai jamais qui c'est...» Cette confidence chuchotée par un proche de Fred Vargas sonnait comme un intrigant défi. Comment? Adamsberg, le célébrissime commissaire serait inspiré d'un personnage réel? Le mystère a été bien gardé. Las! Comme dans toute bonne énigme policière depuis Edgar Allan Poe, la romancière avait semé un indice à l'intérieur de son œuvre. Dans Les quatre fleuves, une bande dessinée dont Vargas a signé le scénario, Adamsberg prend corps sous le pinceau d'Edmond Baudoin. Observons un instant son visage: une barre de sourcils sombres, une mèche noire, des joues creuses, une large bouche, un petit air laconique: il est le sosie de papier de... Baudoin lui-même (voir ci-dessous)! Et ceux qui connaissent bien ce dessinateur au trait délicat ont retrouvé toute sa nonchalance rêveuse, teintée de séduction, chez le commissaire de L'homme à l'envers
«Ce n'est pas aussi simple que cela, tient à tempérer Fred Vargas. Il y a du Edmond en Adamsberg et je n'ai pas vu d'inconvénient à ce qu'il lui prête ses traits. Mais tout personnage est constitué de détails puisés à de multiples sources. En fait, avec Adamsberg, j'ai voulu créer un héros qui soit mon exact négatif.» Vargas est une pile électrique? Adamsberg sera contemplatif. Elle est bavarde? Il sera silencieux. Elle passe des journées rivée à son ordinateur? Il méprisera l'informatique. Quant à son patronyme, il est une lointaine réminiscence d'une camarade d'école, éternelle première de la classe, qui s'appelait Adamsbaum. Par glissement étymologique, l' «arbre du premier homme» est devenu la «montagne du premier homme», soit Adamsberg.
D'autres personnages s'inspirent de proches pour tel ou tel détail: Camille, le grand amour (à éclipses) du commissaire, doit ses bottes et la forme de son maxillaire - Fred Vargas n'est pas archéologue pour rien! - à sa sœur jumelle, Jo. Et l'étrange Lucien est un «spécialiste de la Grande Guerre», tout comme Stéphane, le frère de Fred, expert reconnu de 14-18. Mais tous ces personnages prennent évidemment bien des libertés avec leurs modèles. «D'ailleurs, je ne sais pas comment va évoluer Adamsberg, confesse Vargas. J'ai l'impression que 70% de sa vie m'est encore inconnue. Alors je lui cavale après...»

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