05/02/2011

Zoé Shepard, Absolument dé-bor-dée

Absolument dé-bor-dée ! Ou le paradoxe du fonctionnaire
Dur, dur d’être fonctionnaire !

Embauchée après huit ans d’études supérieures dans une mairie de province, Zoé Shepard a vite déchanté. Plongée dans un univers où incompétence rime avec flagornerie, ses journées sont rythmées par des réunions où aucune décision n’est jamais prise, de rapports qu’elle doit rédiger en dix jours (quand deux heures suffisent), de pots de bienvenue, de départ, d’anniversaire.

Sans oublier les séminaires « de formation », les heures à potiner à la cantine et à la machine à café, les chefs « débordés » par les jeux en ligne et les préoccupantes interrogations de tous sur les destinations de vacances et autres RTT…

Chargée de mission dans un service fourre-tout, truqueuse patentée de notes administratives, G.O. pour délégations étrangères et hocheuse de tête en réunions, Zoé Shepard raconte avec un humour mordant ses tribulations de fonctionnaire désespérée dans un univers bien pire que tout ce que vous pouviez imaginer. (l'éditeur)
Aurélie Boullet, alias Zoé Shepard (Facelly/Sipa)

Vous voulez en savoir plus ? lisez l'article de Jonathan Reymond publié sur le site nouvelObs.com le 4 janvier 2011 : 
Après quatre mois de repos forcé, l'auteur d'«Absolument dé-bor-dée» a repris le travail. Bon courage
    Le conseil de discipline du Conseil régional d’Aquitaine avait requis deux ans de suspension à l’encontre d’Aurélie Boullet, alias Zoé Shepard, coupable d’avoir révélé dans un pamphlet amère le j’m’en-foutisme aigu dont souffraient certains de ses collègues. Ayant pris soin de ne mentionner aucun nom de personnes ou de lieux, la haut fonctionnaire, planquée derrière un pseudo, n’imaginait sans doute pas que son innocente plaisanterie l’entraînerait dans une telle tourmente. Finalement, le président du conseil régional d’Aquitaine, Alain Rousset, avait réduit la peine à dix mois de suspension dont quatre fermes.

   L’auteur d’«Absolument dé-bor-dée» (Albin Michel) a donc fait son retour hier dans les bureaux de l’hôtel de région de Bordeaux. Une reprise qui s’annonce rude. Passer de quatre mois d’oisiveté totale à l'infernale cadence de travail dont elle se plaignait dans son livre («Comment faire 35 heures en… un mois») demandera assurément un temps d’adaptation. Et se coltiner seize semaines de paperasse en retard dans ces conditions a de quoi refroidir même les fonctionnaires les plus zélés. C’est sans doute la raison pour laquelle la direction des ressources humaines du Conseil régional a pris soin d’offrir un nouveau poste à son amusante employée. A moins que ce ne soit pour éviter à la jeune écrivaine de côtoyer quelques anciens collègues, qui n’ont pas que des excès de dinde fourrée au foie gras sur l’estomac. On pense notamment à ceux qui se sont reconnus derrière les sympathiques surnoms de «Simplet» ou «Coconne».
   Dorénavant «chargée de mission Grand Emprunt et veille juridique européenne», Aurélie Boullet précisait à «Sud Ouest» que son nouveau poste n’avait «rien d’un placard.» (Les mauvaise langues ne manqueront pas de remarquer que, pour des employés qui n’en fichent de toute manière pas une datte, un placard peut tout à fait faire office de bureau.) Plus sérieusement, on constate en tout cas le souci d’opérer un retour en douceur. Consciente du fait que «rien ne sera plus jamais normal» désormais, la fonctionnaire s’est réjouie, toujours dans les colonnes du «Sud Ouest», d’avoir reçu «un accueil administratif, très neutre, ce qui était la manière la plus intelligente de procéder.» Peut-être les velléités de représailles surgiront-elles un peu plus tard? Surtout si le projet d’une adaptation cinématographique du livre voit le jour (la société UGC images a acheté les droits.)
   Après avoir supporté, grâce aux excellentes ventes de son livre, les quatre mois qu’elle vient de passersans salaire, gageons que la jeune satiriste saura accueillir avec philosophie les remarques hostiles qui pourraient siffler dans les couloirs en cas de semblable succès du film.                      Jonathan Reymond

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